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marie en voyage

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  • Après plusieurs mois de préparation, un déménagement, le départ du travail, la rencontre de Denis durant l’été, me voilà partie avec Christella pour un petit périple depuis Paris, direction Israël – Palestine.
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marie en voyage
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22 décembre 2006

le centre bouddhiste

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Avant de revenir me poser en France, je décide de faire un petit tour chez ma copine Sakina dans son centre bouddhiste en Angleterre...

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18 décembre 2006

la fin

Le samedi précédent notre visite, des internationaux avaient été attaqué et une jeune femme blessée à la tête par des colons qui essayent de leur faire peur et de les faire quitter la ville. Il semblerait qu’un médecin juif est refusé de la soignée dans la rue car elle n’était pas juive.

Malgré tout, Ashem et d’autres activistes pour la paix continuent de lutter. Il refuse de quitter sa maison. Il envoye une de ces enfants chez une psychologue car elle souffre et fait des cauchemars. Mais il veut croire à une paix et une vie avec les israéliens possible.

Nous quittons Hébron un peu désemparés, tristes et impuissants face à cette violence et cette souffrance.

Je pars retrouver Christella à Haïfa afin de profiter de la plage et dire au revoir à sa famille avant mon départ. Nous passons une après midi à Nazareth, nous promenons à Haïfa et admirons les couchers de soleil sur la mer. Christella ayant des rendez vous pour du travail, je retourne à Jérusalem où je me promène avec Auguste, nous nous perdons sur le monts des Oliviers et arrivons finalement à la Maison d’Abraham (secours catholique – couvent – hôtel) qui est un beau bâtiment avec un beau jardin dominant la vieille ville. Puis je suis partie avec Christelle pour la soirée à Ramallah. Le check point pour y entrer est assez impressionnant. Nous y avons rencontré Nassir, jeune palestinien du village de Bilin qui fait parti des mouvements contre la construction du mur. Ils organisent des manifestations tous les vendredis avec des israéliens et des internationaux.

Je propose avant mon départ une dernière visite du désert du Negev. Nous y partons avec Christella, Auguste et Isabelle pour trois jours de randonnées sous un ciel magnifique.

Je profite de mes deux derniers jours pour continuer à visiter Jérusalem, l’esplanade des mosquées, le souk, le mur des lamentations…

Mon départ fut plutôt mouvementé avec une grève à l’aéroport et jusqu’au dernier moment je ne savais pas si je partais ou non ! Finalement je suis partie comme prévue avec un embarquement « orageux » : fouilles, obligation d’entrer dans le périmètre des départs … Christella m’a vu partir vers mon vol sans que je puisse réellement lui dire au revoir, embarquée par un gars de la sécurité. Même quand on quitte le pays, ils se méfient. J’ai bien discutée avec mes voisins dans l’avion, charter israélien. J’ai encore une fois réalisé les propos dénués de sens qu’ils pouvaient tenir, chacun dans son camp à ses propres croyances, ce qui me laissa assez septique sur la possibilité de ses deux peuples de vivre ensemble un jour dans la paix.

30 novembre 2006

Jérusalem et la Cisjordanie

Nous arrivons finalement à Jérusalem après une journée épuisante chez Romain et Christelle. J’ai alors passé trois jours à Jérusalem où j’ai retrouvé Auguste (rencontré en Syrie) et rencontré Isabelle (elle a fait le pèlerinage Paris Jérusalem en vélo). J’ai dîné au restaurant avec des amis de Romain et Christelle, tous expatriés et semble-t-il heureux d’être là. Voulant aller visiter Bethléem, Christelle me proposa de m’accompagner et Auguste se joignit à nous. Je découvris le mur en construction et le passage des check point. Je me demandais réellement comment les palestiniens faisaient pour ne pas être plus en révolte encore face à ce mur qui s’impose avec toute la violence et la honte que cela implique. On a le sentiment d’entrer dans une prison à ciel ouvert, des bouts de la ville sont coupés par le mur. Me voilà donc en Palestine, plus précisément en Cisjordanie. Là où des routes sont coupées, des villages n’ont plus d’eau, des colonies s’installent entourées de fils barbelés, des gens s’entretuent…

Nous partons passer la soirée dans un village proche de Bethléem, Massara, chez des amis de Christelle avec qui elle avait travaillé auparavant. Nos hôtes n’ont pas d’argent mais ils nous offrent la nourriture et un toit pour dormir. Marmoud est professeur, maire de la ville. Il s’occupe d’une association culturelle et d’entraide. Il explique qu’il passe son temps à chercher de l’aide et des financements pour notamment les projets liés à l’eau et à la mise en place de culture (auto consommation). Depuis l’Intifada en 2000, les hommes n’ont plus de travail et avec les dernières élections, il y a moins d’aides internationales.

L’école vient juste de rouvrir après une période de grève des enseignants qui n’étaient et ne sont toujours pas payés. Avec Auguste nous sommes allés dormir chez Hamad. Il nous a expliqué la résistance, que certains de ces amis sont en prison. Que dans une même famille, certains vont soutenir le Hamas, d’autres le Fatah, d’autres seront socialistes, comme lui (intellectuel, professeur à l’université). Soutenir un parti permet aussi d’avoir des aides financières, ce qui n’est pas négligeable quand il est question de survie. Hamad devait se marier une semaine plus tard, mais il était triste. Il préparait la fête sans trop d’enthousiasme. « Je vais me marier mais mes amis sont en prison et un de mes frères est mort ».

Le lendemain matin, nous quittons Massara pour Hébron. Nous pouvons nous déplacer dans les territoires alors que les palestiniens n’ont pas le droit de se rendre par exemple à Jérusalem. C’est fou de se dire que les gens nous voient arriver, repartir, librement, alors qu’eux ne peuvent pas circuler dans leur propre pays.

Ashem, une connaissance de Christelle, nous accueille à Hébron et nous accompagne chez lui dans H2, la zone palestinienne et israélienne, entourée par des check point. Ashem a sa maison à l’entrée d’H2, il y vit avec sa femme et ses enfants, entouré par les maisons des colons. Il reste peu de familles arabes autour de chez lui, toutes ont fui. Les militaires israéliens sont installés sur les toits, les familles palestiniennes sont victimes de fréquentes incursions dans leurs maisons, les femmes et les enfants sont souvent battus. Leur jardin et leur oliviers sont détruits par leurs voisins.

De nombreux internationaux viennent dans H2 pour tenter de maintenir la paix, de protéger les palestiniens et ils ont surtout un rôle d’information.

Ashem nous explique qu’ils n’ont plus de téléphone car les lignes sont coupées, les citernes d’eau sur les toits sont régulièrement détruites par des tirs. La vieille ville et son souk sont désertés. Dans les ruelles sont installés des grillages pour protéger des jets de pierre, de poubelles…

L’école pour les enfants arabes a très peu de moyens, les enfants et professeurs sont régulièrement victimes de coups, jets de pierre de la part des enfants israéliens. Notamment le samedi à la sortie de l’école. En effet pendant le shabbat et les fêtes religieuses juives les arabes sortent peu de chez eux par peur.

23 novembre 2006

Retour en Israël

Après cette dernière soirée glorieuse à Petra, nous prenons la route d’Amman. Encore une fois nous rencontrons dans le bus un jeune homme, Marouf, qui nous propose de dormir dans son hôtel en centre ville, le Nansy Hôtel (nom d’une chanteuse à la mode). Il vient juste d’ouvrir cet hôtel et est originaire de Petra. Il y a donc très peu de clients, il passe ces journées et ces nuits devant la télévision. Il est ravie qui nous soyons là avec lui, à laisser filer le temps ! mais comme toujours quand quelqu’un nous prend sous son aile par là bas, il nous faut être vigilantes car ils s’inquiètent facilement pour nous et peuvent tenter d’exercer un « contrôle » sur nos déplacements. D’autant plus que Marouf avait craqué sur Christella ( !), ce qui n’arrange pas les choses ! Chaque journée passée là bas a été agrémenté d’une sortie, visite : Madaba (avec sa vieille carte de la Palestine en mosaïque dans l’église St Georges), le Mont Nebo qui domine la Palestine, la mer morte et Jéricho, Al Salt avec ses souks et ses vieilles bâtisses ottomanes, le camp de réfugié Al Baqa’a et son association de femmes. Nos journées étaient courtes, la nuit tombant à 17h avec des températures glaciales (grande différence avec la journée). Ainsi nous avions tout loisir de squatter l’hôtel avec Marouf et de comparer les chaînes de télévision tout en mangeant des boulettes de pois chiches (le repas du pauvre) et du humus. Marouf nous a amené un soir dans le quartier branché dans un bar coffee shop (sans alcool) avec concert (platine, synthétiseur et chanteur) : ambiance bonne enfant, avec des familles et des enfants, les gens dansent pour leurs amis devant leurs tables. A Amman, comme dans la plupart des grandes villes, il y a deux mondes distincts : le centre ville qui abritent les populations populaires et les souks, les alentours qui ressemblent plus à l’occident avec des beaux immeubles, des maisons et des grands magasins. Les gens qui ont de l’argent habitent encore plus loin dans des quartiers pavillonnaires dans de grandes maisons, ils vont très rarement en centre ville et sont donc surpris quand on explique où se situe notre hôtel.

 

Il nous faut maintenant rejoindre Israël, et par conséquent repasser la frontière au Pont Hussein. Nous nous attendons à tout. Nous avions déjà eu le tampon sur le passeport donc nous n’avions pas de raison de mettre du temps à passer. Malheureusement, nos passeports ne leur plaisaient pas et l’origine palestinienne de Christella non plus. Nous avons mis encore une fois quatre heures à passer, après plusieurs questions sur notre parcours, nos familles… Nous avons pu observé que le passage s’était sensiblement durci car un homme d’une cinquantaine d’année, d’origine américaine et travaillant pour un organisme international a eu aussi des ennuis. Il avait beau expliqué qu’il passait depuis des années sans qu’on lui mette le tampon sur son passeport, les douanières refusaient toutes discussions. Il a été reçu dans un bureau et nous n’avons pu su la suite de son histoire. Ayant peu de gens à la frontière, les douanières s’ennuyaient, certaines se sont amusées devant nous et des palestiniens, en attente d’entrée dans le pays ou d’être refoulé, à jouer le rôle de personne voulant entrer dans le pays et étant refoulé « non vous n’êtes pas accepté dans notre pays, nous ne voulons pas de vous »… Les palestiniens qui attendaient étaient horrifiés, un homme tentait de garder son sang froid. Finalement les douaniers nous laissent passer, mais ré arrêtent Christella, alors que moi, « blonde et blanche », passe sans soucis…..

21 novembre 2006

d'Israël à la Jordanie

 

Me revoilà seule avec Christella pour continuer notre route. Encore une petite semaine en Israël avant de partir pour la Jordanie. Depuis Haïfa nous visitons St Jean d’Acre (Akko), Tel Aviv et Jaffa. Petites journées de promenades en bord de mer.

Deux jours avant Christella je repars à Jérusalem, chez Romain et Christelle. Je pars à la découverte des remparts de la vieille ville, des ruelles et je me retrouve sur les toits où je découvre l’installation de colonies juives, avec ses gardes armés, au dessus du quartier arabe. Je me demande encore une fois comment tout cela est possible ? Qu’est – ce qui rend les hommes si fous ? Si la haine nous est si familière pour qu’elle puisse dominer les peuples ?

Christella pensant peut-être s’installer à Jérusalem, nous arpentons les rues de Jérusalem à l’affût des appartements à louer. Mais le coût de la vie est cher et trouver un appartement meublé et en l’état n’a pas l’air évident. Après deux visites peu fructueuses et des numéros de téléphone en poche, nous refaisons nos sacs, direction Eilat.

Après trois heures de bus dans le désert, nous arrivons avec peu d’enthousiasme à Eilat, ville balnéaire composée d’immeubles modernes. Notre désir de gagner la Jordanie a alors été plus fort que l’appel de la plage, d’autant plus que nous ne savions pas à quelle heure fermait la frontière.

Pour la première fois nous avons passé la frontière israélienne en 5 minutes, dans le sens de la sortie ça leur pose moins de problème ! Eilat étant une zone franche, nous entrons gratuitement en Jordanie. Nous avons l’étonnement de croiser un groupe de jeunes de plusieurs pays faisant partie de la Raimbow family. Ils se rendent pour le week-end faire la fête dans un campement du Wadi Rum. Peu attirées par des nuits de « biture » nous leur souhaitons un bon week-end et passons notre chemin !

En l’espace de vingt minutes nous sommes passées d’un monde à un autre. Il nous faudra toute la fin de journée à Aqaba pour nous réhabituer au monde arabe. La mer rouge sépare deux modes de vie et sociétés totalement différentes. Arrivées là, nous regrettons les plages d’Eilat, nous baigner toute habillée sur les plages publiques ne nous tentait pas ! Dur de trouver un juste milieu entre un monde superficiel et un monde où les femmes ne sont pas totalement libres de leurs mouvements. Nous partons alors à la découverte d’Aqaba, découvrons les grands hôtels hors de prix, même la plage privée est excessivement chère. Nous finissons par dégoter un bar – pub où l’on peut prendre un apéro ! Nous nous posons pour faire le planning de notre périple en fonction du temps et des finances. Ayant peu de temps devant nous, nous allons faire partie du lot des touristes qui se font rouler ! Désireuse d’aller passer le week-end dans le désert du Wadi Rum, nous observons une agence de tourisme où le gars nous propose d’organiser la petite virée. Après avoir discuté et payé, nous découvrons qu’Aqaba regorge de ce type d’agence avec des tarifs moins chers ! Le gars, un égyptien, ne veut rien entendre et comble de l’histoire, il nous rassure en disant qu’il va nous accompagner ! Parties dans un plan foireux, ‘inch’ Allah’, on verra bien !

Nous embarquons le lendemain matin dans une voiture qui nous dépose une heure plus tard au milieu du désert. Là, un bédouin, Mohammed, vient nous chercher avec sa jeep et nous amène à son campement. Lieu agréable installé contre des rochers, avec quelques grandes tentes et un lieu de vie central. La saison étant terminée, le campement ne sera rien que pour nous ! Malgré cela, les toilettes installés sont inutilisables ! Après un thé, nous partons pour une balade dans le désert. Notre ami le guide va « pourrir » les moments de découvertes de Christella en la suivant partout et l’assommant de blagues et divers propos (justes drôle pour lui !). La nuit tombant tôt, nous profitons d’un beau coucher du soleil et allons dîner tous ensemble au coin du feu. Mohammed nous proposa alors d’aller boire un verre dans un campement plus grand, nous voilà partis, nous l’apprendrons après, au campement qui a accueilli la nuit de fête des jeunes de la Raimbow Family ! Les gars sont tous épuisés et racontent les aventures de la nuit, dont les histoires peu drôles des jeunes qui ont un peu trop abusés avec alcool et drogue. Nous découvrons que c’est la pleine lune. Le site est splendide, après une petite balade avec Christella nous retrouvons Mohammed et son ami, maître des chameaux, autour d’un feu à l’écart du campement. Nous avons passé des heures à admirer le paysage, s’approvisionner en bois, faire un tour improviser de chameau, boire et fumer, tout cela sur un fond musical grâce à Mohammed et sa guitare. Nous promettons à son ami de faire un tour avec lui et ses chameaux au lever du soleil. La nuit fut très courte, mais peu importe, les moments passés furent intenses malgré la présence de notre cher guide de l’agence, qui se sentant indésirable, c’est éclipsé tôt le lendemain matin. Pour notre part, le mauvais temps s’est levé, après une balade sous la tempête de vent qui se levait, nous avons décidé de repartir pour Aqaba.

Comment sont les plages d’Aqaba ? Très têtues et malgré un vent violent, nous prenons un taxi pour les plages qui sont à 10 km au moins du centre ville. Et nous voilà seules sur une grande plage déserte, tout l’attirail de l’été bouclé… ! Nous avions les maillots de bain, mais 15 minutes plus tard nous faisons du stop sur la route, un service (taxi collectif) nous prend au passage !

Ne pouvant profiter de la mer, nous décidons de partir directement pour Petra. Après une course pour aller récupérer nos sacs, nous arrivons à prendre le dernier bus pour Pétra. Dans le bus le chauffeur nous propose d’appeler un ami qui tient un hôtel à Petra. Nous négocions au téléphone un prix honnête que nous arrivons encore à descendre à notre arrivée. Nous nous installons au Cleopetra Hôtel avec un accueil assez chaleureux, nécessaire vu le froid qui nous envahi à la tombée de la nuit. Nous décidons de prendre un pass (assez cher) de deux jours pour visiter le site. Nous savions que Petra était très touristique mais je ne m’attendais pas à me retrouver au milieu des groupes de touristes et des bédouins qui vendent leurs tours en chameaux, ânes et objets en tous genres. Nous tentons de nous faufiler pour ne pas trop nous faire aguicher par les bédouins. Cherchant un chemin pour monter sur les collines, un bédouins nous proposent de nous accompagner, étant lui-même à la recherche de son troupeau, après bien sûr avoir pris (sans avoir vraiment le choix !) un verre de thé ! C’est ainsi que commença notre aventure avec Aind et plus tard Sulleiman ! Nous trouvant certainement sympathiques (!) ils nous accompagnèrent sur un bout de chemin, marquant régulièrement des pauses pour faire un feu et du thé. Leur disant clairement que nous ne les ferions pas travailler, ils restèrent malgrè tout avec nous. Nous leur avons alors proposé de nous occuper de leurs ânes, nommés Jack et Suzanne ! C’est ainsi que nous nous sommes transformées en bédouines pour quelques heures, à la recherche de touristes sur la route du monastère ! Nous avons surtout bien fait rire les gens, touristes et bédouins (quoique certains appréciaient peu notre petit jeu). Finalement Sulleiman et Aind se sont offerts quelques heures de balades avec nous, et la sieste face aux montagnes. Nous les quittons en fin de journée et reperdons encore une fois nous illusions. Ils ne voulaient pas que nous partions et voulaient absolument passer la soirée avec nous. Ils nous avaient déjà raconté le nombre important de femmes occidentales qui s’étaint installées avec des bédouins et leurs aventures avec des touristes de passage. Peu disposées à entrer dans ce type de relation, nous les quittons malgré leur entêtement. Les monuments dans Petra donne le sentiment d’arriver dans un autre monde, d’être dans un lieu féérique, entouré de montagnes. Impression d’être dans un univers sans âge, avec les bédouins qui vivent encore là, soit dans les caves, soit à Little Petra, leur ville moderne.

Nous repartons le lendemain sur le site en direction des monuments et lieux que nous n’avions pas encore visité. Nous croisons rapidement des bédouins qui nous avons remarqué la ville avec Sulleiman et Aind. Nous nous disons alors que notre temps de tranquillité nous est compté ! En effet, peu de temps après ils nous rejoignent, Sulleiman nous proposant de nous faire rencontrer son oncle qui a construit sa maison sur le site. Prise au piège et à la fois ravies d’aller rencontrer des gens, nous voilà partis à dos d’âne pour un après midi de balades et de rencontres. Nous n’avons pas pu couper cette fois ci au barbecue du soir dans les montagnes de little petra. Malheureusement, ils n’ont pas eu l’air d’accepter réellement que nous ne cherchions qu’à passer à bon moment avec ceux, sans arrières pensés. Pour eux les occidentales sont des « filles faciles », ils n’avaient pas tirés les bons numéros !

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14 novembre 2006

voyage avec Denis

Denis arrive dans la nuit, je me lève donc à 5 heures pour aller prendre le train pour l’aéroport de Tel Aviv. Denis est accueilli en Israël sous la pluie, pas de chance, mais je suis là pour l’accueillir, c’est déjà ça ! Christella est partie le matin même avec son père pour visiter de la famille. Denis et moi sommes accueillis par Amira et la tante de Christella, nous déjeunons ensemble avant de partir prendre le bus pour Tibériade. Denis prend lentement conscience de son arrivée …

Après une heure et demi de bus et une alerte à la bombe à la station, nous arrivons à Tibériade, capitale de la Galilée, ville balnéaire située au bord du lac. Nous trouvons un petit hôtel, « chez Jojo », qui ne paye pas de mine ! Sur, cet auberge n’est pas cher, mais l’hygiène laisse à désirer. Nous avons pu admirer Jojo nettoyant sa cuisine au pétrole ! Il était très soigneux et constamment en train de nettoyer, ranger, mais quelle efficacité ! Cette rencontre, ainsi qu’avec des amis à lui notamment des marocains juifs, nous a fait prendre conscience des discours, façon de penser… de personnes simples qui vivent dans ce pays qui développe et attise une haine entre arabes palestiniens et juifs. Totalement étrangers à ce conflit, nous étions observateurs de leurs discours et partagions avec eux nourritures et boissons. Chose à laquelle ils n’avaient pas l’air habitués.

Le temps couvert, la nuit arrivant tôt, accompagnée du froid, nous avons finalement peu profité des alentours du lac de Tibériade. Une voiture nous aurait permis de faire le tour pour visiter les kibboutz, parcs nationaux …

Nous décidons alors de faire des virées à la journée.

Safed, à 30 minutes de Tibériade, a un vieux centre très joli, avec de nombreuses synagogues, qui étaient toutes fermées, et un quartier des artistes assez important avec ces belles rues pavées. C’est l’une des quatre villes saintes juives avec Jérusalem, Hébron et Tibériade. Safed est redevenue aujourd’hui un centre d’études juives (au 15ème siècle ce fut un des plus grands centres de la Kabbale ; début 20ème siècle la population juive déserte la ville face aux conflits avec la population arabe).

Nazareth, à 1 heure de bus, nous apparaît comme une grande ville, avec son vieux centre et la ville nouvelle qui s’étend autour sur les collines. Nazareth est la plus grande ville arabe du pays où s’est développé tout un commerce autour de la foi chrétienne. Il est vrai que les évangiles indiquent Nazareth comme la ville de Joseph et de Marie, et du lieu de jeunesse de Jésus Christ. La basilique de l’Annonciation, édifiée sur la grotte de l’Annonciation, est la plus grande église catholique du Moyen Orient. On peut passer du temps à se promener dans les vieilles ruelles, dans le souk et monter en haut de la vieille ville pour avoir un diaporama de la ville. On croise de nombreux couvents ainsi que des orphelinats, foyers… et il ne faut pas oublier d’aller manger les gâteaux arabes dans une très bonne pâtisserie de la ville !

Quittons la Galilée, départ pour la capitale, Jérusalem. Nous y retrouvons Christella et son père, Georges, à la porte de Jaffa dans la vieille ville. Nous revoilà dans une vie citadine, une grande curiosité m’envahit, cette ville est tellement cosmopolite avec ce mélange de religions, de façons de vivre. Cet « apartheid » géographique me pose tellement question entre Jérusalem ouest et est. Nous retrouvons Romain, un copain du lycée qui vient de s’installer à Jérusalem est et qui travaille au consulat dans le service de presse. Pour notre première soirée nous nous promenons dans la vieille ville, passons pour un premier aperçu au mur des lamentations et allons dîner dans un bon restaurant, Nafoura près de la porte de Jaffa.

Christella et son père ont prévu pour le week-end de louer une voiture pour aller se promener au bord de la mer morte. Il faut une demi heure de voiture pour arriver dans la vallée de la mer morte, 417 mètres en dessous du niveau de la mer (point le plus bas du globe). Il y fait donc toujours chaud. La mer morte est alimentée par le Jourdain et bordée par le Jordanie, Israël et la Cisjordanie (en théorie car les territoires palestiniens qui l’entourent sont occupés par Israël).

Pour ce premier jour si bas sous le niveau de la mer (!) notre seule envie est d’aller nous baigner dans cette eau ultra salée et de nous laisser flotter ! Nous profitons donc du beau temps, de la boue, pour ressortir les maillots de bain à la plage de Ben Geidi. Nous sommes à la mi octobre, le soleil se couche tôt, la fraîcheur nous envahit rapidement. Sans avoir trop le temps de nous prélasser ni de sécher nous partons à la découverte d’un kibboutz qui a organisé un zoo et un parc floral. Nous sommes surpris, étonnés de nous retrouver dans un village où tout semble superficiel et peu « typique » : maisons styles préfabriquées, pelouses… au milieu d’un désert. Nous ne nous sommes par conséquent pas éternisés, Georges désirant rentrer avant la nuit, nous avons pris le chemin du retour.

Le lendemain, nous reprenons la même route avec Romain qui nous accompagne, direction Massada. Le site, constitué de plusieurs palais et de fortifications antiques, se trouve en Israël au sommet d'une montagne isolée sur la pente est du désert de Judée, il surplombe la Mer Morte.

Encore une journée à Jérusalem avant de nous rendre dans le désert du Negev. Denis désirant prendre des photos dans le vieux Jérusalem, notre journée commence dès 8 heures du matin, dans les rues vides des souks. Nous profitons du réveil dans la vieille ville et des belles lumières de la matinée. Par deux fois nous manquons la visite du Dôme du rocher, qui est ouverte aux touristes jusqu’à 9h30 et fermée le vendredi. Croyants ou non, Jérusalem appelle à la visite des lieux saints : le saint sépulcre, le mont des oliviers, le tombeau de Marie (il serait plutôt à Ephèse semble-t-il mais bon !) …

Laissant Christella avec son père, Denis et moi prenons la direction du désert pour Mitzpe Ramon. Seule ville au milieu du Negev, qui surplombe le cratère Ramon formé par l’érosion. Il faut quatre bonnes heures pour y arriver en passant par Beer Sheva. Nous apercevons sur la route des camps bédouins, des kibboutz et une prison. Petite ville, Mitzpe Ramon est une ville récente, peuplée de juifs. Elle vit essentiellement du tourisme. Les habitants y sont au premier abord peu accueillants et peu communiquants.

Nous nous installons pour quatre jours « chez Alexis », auberge tenue aujourd’hui par le fils d’Alexis, un homme très gentil mais triste avec qui nous avons eu l’occasion de parler de son pays. Hors saison touristique, l’auberge était vide, nous avons donc pris nos aises ! Le temps est resté couvert pendant notre séjour, dès 17 heures il faisait froid. Nous partions alors tôt le matin pour aller marcher dans le cratère. Seuls dans ces étendues à perte de vue, au milieu d’une nature aride, avec de magnifiques couleurs (basalte…).

Denis prenant son avion le samedi dans la nuit, nous sommes revenues directement à Haïfa pour récupérer des affaires et profiter de notre dernière soirée. L’attente du bus au milieu de la nuit a été longue mais les départs sont toujours longs.

5 novembre 2006

En route vers Haïfa

 

Tristes de quitter la Syrie, Linda et sa famille, nous prenons le taxi collectif (vieille voiture américaine qui peut prendre cinq passagers) vers Amman. Le voyage aura pris quatre heures, avec au moins une heure passée à la frontière. Un jeune homme nous a quitté à la frontière, les douaniers ne l’ont pas laissé passer. Puis c’est Christella et moi qui faisons attendre les autres, les Jordaniens sont soupçonneux et nous demandent ce que l’on fait là, ils appellent aussi le chauffeur pour lui demander s’il est notre guide … finalement ils tamponnent notre passeport en rigolant entre eux. Nous leur avions demandé avant de prendre le visa s’ils avaient un visa de transit gratuit pour 48 heures, étant simplement de passage à Amman. Cette interrogation leur a posé question. Tant pis, il faut apprendre à se taire aux frontières !

Notre chauffeur a ensuite voulu acheter des cigarettes au duty free. Nous avons du nous battre avec lui pour lui faire comprendre que nous aussi achetions des cigarettes, il était furieux de ne pas pouvoir en acheter plus. Repartis sur la route, sur la grande route entrant dans Amman, le chauffeur s’est tout à coup arrêter sur le bas côté, il venait de perdre sa pédale d’accélérateur. Depuis une heure je le surveillais car il s’endormait au volant et là il perdait sa pédale ! Se demandant si nous arriverions vivantes et étant proche de la colline que nous voulions atteindre, nous décidons de changer de taxi, ceci en total désaccord avec notre chauffeur !

Un quart d’heure plus tard, nous arrivons à la Pension Bethléem sur Djebel Hussein. C’est une pension familiale tenue par une vieille dame qui parle un peu français. Il n’y a que des chrétiens et de nombreux irakiens qui louent les chambres au mois.

Nous découvrons avec joie que la Jordanie n’est pas passée à l’heure d’hiver, il fait donc nuit plus tard, c’est pour nous un vrai plaisir ! De la pension, il faut marcher 20 minutes pour arriver en centre ville. Amman est une ville construite sur des collines (djebel). Le centre ville est dans une vallée, on y trouve les marchés, les boutiques d’habits, de nourritures, la mosquée, le théâtre romain et sur les hauteurs les restes de la citadelle. Les familles qui vivent en banlieue ne viennent jamais dans le centre ville qui est pour eux sale et dangereux. Ils fréquentent les centres commerciaux modernes et les rues avec les bars modernes pour sortir le soir.

Encore en plein ramadan, nous nous faisons inviter à manger à l’heure du ftur par des commerçants. Il ne faut pas chercher à manger en ville vers 14 heures dans un restaurant, tout est fermé.

Nous avons trouvé la station de bus et taxi pour aller à la frontière israélienne, au Pont Hussein, situé à 30 minutes de Amman. Partant un vendredi, la frontière israélienne ferme plus tôt pour shabbat. Le taxi collectif nous prend donc à 7 heures du matin à l’hôtel. Il nous faudra quatre heures à la frontière pour passer en Israël. Le taxi nous dépose du côté jordanien, où il faut attendre au moins une heure, le temps d’avoir le tampon de sortie puis d’attendre le bus (qu’il faut payer !) qui fait traverser le pont et nous amène à la frontière israélienne. Nous passons une heure dans le bus, pour faire un kilomètre. On a fait une première queue pour entrer dans le hall et avoir accès aux guichets. Là soit on passe normalement soit tous les sacs sont fouillés. Par chance nous passons directement. Arrivées au guichet, nous apercevons des jeunes français à côté de nous qui passent en 5 minutes, mais leur passeport a été tamponné. Nous demandons que notre passeport ne soit pas tamponné (cela empêche de pouvoir retourner en Syrie et au Liban). La jeune militaire refuse puis nous dit d’attendre, nous allons avoir le temps de voir passer de nombreuses personnes devant nous et de voir des familles refoulées, obligées de retournées en Jordanie. Christella ayant un nom arabe et étant d’origine palestinienne par son père, elle est appelée plusieurs fois pour répondre aux mêmes questions sur sa famille, ses grands parents… « désolés, c’est pour des raisons de sécurité, vous savez le terrorisme… » nous disent-ils. Tant pis, on attend …

Ils finissent par nous appeler et devant nous la militaire met le tampon sur nos passeports sans nous demander notre avis. Nous pouvons passer, mais tout ce temps d’attente n’a servi à rien … Nous arrivons en fin d’après midi à Haïfa dans la famille de Christella où nous sommes trimballées avec son père de famille en famille ! Epuisées, nous prenons congé en début de soirée et nous retirons dans le petit studio vide qui nous a été prêté.

Ce studio appartient à un vieil homme qui pour des raisons de santé l’a quitté. Nous n’en avons pas su plus. La famille a mis le studio en vente ; le cousin (Georges) de Christella, et sa femme (Amira), qui vivent dans l’immeuble ont les clés pour le faire visiter. Ils nous installent dedans en attendant ! Là nous sommes ravies d’avoir nos petits matelas de camping, dormir sur le carrelage s’est froid et très dur !

Le lendemain, journée tranquille, Christella me fait visiter les environs, la plage d’Haïfa, le Mont Carmel qui domine la ville et le temple Baya.

4 novembre 2006

de retour en syrie

Hamman et Jean, un couple d’amis de Hocine, nous ont accompagné dans le sud, à Tyr. La route a été longue, étant détruite et abîmée à de nombreux endroits. Nous avons utilisé les ponts français amené en soutien après la guerre, les libanais en passant sur les ponts nous remerciaient ! Les 80 km séparants Beyrouth et Tyr nous ont paru longs du fait des dégradations mais nous avons profité du beau temps pour profiter de la mer encore chaude. En approchant de Tyr nous avons commencé à croiser des troupes de la Finul qui sont installées dans la ville et dans tout le sud liban. Tous les hôtels de Tyr sont pleins grâce aux troupes. C’est surprenant d’entrer dans une région où se trouve de nombreuses nationalités et où l’on croise des voitures portant les insignes de nombreuses ONG. Bien que la vie est repris sont cours, les restes de la guerre récentes sont très prégnants. Je me suis promenée dans Tyr l’après midi avec Linda, tant dis que Christella et les autres descendaient plus loin vers la frontière israélienne à la recherche d’un village où vivent des parents de Christella.

Tyr est une ville balnéaire avec une longue et belle plage d’un côté de la ville. De l’autre côté la ville a conservée un petit port de pêche avec de vieilles bâtisses en pierre, ainsi que des ruines romaines. Nous avons passé la soirée dans un restaurant populaire de poisson donnant sur la mer, la soirée s’est terminée en dansant et pour certains en se baignant ! Retour à Beyrouth dans la nuit afin de profiter de nos deux dernières journées là bas. Nous avons eu le temps aussi de monter sur la côte au dessus de Beyrouth, qui ressemble un peu à la côte d’azur avec ses casinos, de belles maisons, des hôtels avec les plages privées.

De retour à Damas, nous partons avec Christella pour la journée à Malloula, petite ville qui se situe à une heure de route dans le nord de Damas dans les collines arides. Le village est construit sur le flanc de colline. C’est l’un des seuls villages où l’on parle encore araméen, il a de nombreux monastère, couvent et église. Ce sont des lieux de pèlerinage pour les chrétiens.

Toujours accueillies dans la famille de Linda, nous partageons quelques moments de vie avec son père, ses sœurs et leurs enfants. Nous ne coupons pas à la télévision qui est toujours allumée ! Même si nous ne comprenons rien aux feuilletons en arabe, nous avons le plaisir de rester au salon avec eux, à jouer avec les enfants et à laisser filer le temps ! Si nous désirons un moment de solitude, de lecture … dans la chambre, ils viennent nous chercher et nous invitent à manger, prendre un thé … !

Après une matinée de balade dans Damas, la découverte du souk artisanale où nous pensions trouver notre bonheur, malheureusement c’est un souk pour les touristes, nous partons en microbus pour Marmoussa, monastère dans les montagnes arides.

Marmoussa rassemble environs 10 moines et nonnes, il est équipé pour accueillir les pèlerins à titre gracieux, chacun laisse ce qu’il veut et peut. En contrepartie, ils demandent aux personnes de participer à la vie quotidienne, la préparation des repas, les lessives… Le monastère a été rénové par Paulo, un moine italien qui a découvert les lieux en 80-81. Le monastère est isolé dans les montagnes et à une magnifique vue sur le désert. Aujourd’hui ils ont des projets de développement pour continuer à accueillir. Mais les projets d’ouverture d’hôtellerie, un peu à l’écart du monastère, risque de faire perdre à ce lieu son côté accueillant et chaleureux en le rendant commercial.

Nous y avons rencontré Auguste, jeune français, qui faisait le pèlerinage Paris – Jérusalem à pied. Il était parti depuis plus d’un an sur les routes et se préparait à arriver dans peu de temps à Jérusalem, où nous avons eu la bonne surprise de le revoir par la suite.

Après une promenade dans les montagnes, nous prenons la route direction Homs, ville entre Damas et Alep, très peu touristique. Nous sentons les regards des hommes posés sur nous d’autant plus que beaucoup de femmes sont voilées dans le nord de la Syrie. En plein ramadan, les rues se vident tôt pour la rupture du jeûne. Encore un fois nous nous retrouvons dans des ruelles vides dans le vieux souks, à chercher notre chemin, pas très fières à vraie dire ! Pas très à l’aise dans cette ville où il y a peu de choses à voir, nous partons tôt le lendemain matin vers le Krak des chevaliers, à une soixantaine de bornes. Le krak (qui signifie « forteresse » en syriaque) est un majestueux château fort en restauration qui domine les plaines et les monts. Il date de l’époque des croisades, c’est l’un des exemples d’architecture militaire défensive les plus aboutis de son époque. Il a eu un rôle fondamental dans la stratégie défensive des francs de part sa position géographique et de part son imprenabilité supposée et avérée.

Ayant envie de nous rendre sur la côte, nous décidons de nous rendre à Tartous, à 60 km du Krak. Pour cela, un taxi collectif nous dépose sur l’autoroute où nous attendons le passage d’un bus collectif. Au bout de 5 minutes, une voiture, composée de trois militaires gradés s’arrête à notre hauteur, ils nous proposent de nous amener à Tartous. Pas le temps de trop réfléchir, nous nous retrouvons dans la voiture, pas très fières. Restant sur nos gardes tout en communiquant comme nous le pouvions avec eux, car ils ne parlaient pas anglais, ils nous ont finalement déposées dans le centre de Tartous à un arrêt de bus plein de Syriens nous regardant avec étonnement sortir de la voiture… Une expérience que nous ne retenterons pas !

Tartous est le deuxième port syrien après Lattaquié. Les croisés en firent une base militaire importante, ainsi y a été construit une citadelle, des remparts et des tours fortifiées dont on trouve quelques vestiges. Reste la cathédrale avec sa belle façade qui a été transformée en musée. Il faut aller dans le sud de Tartous et suivre la côte pour trouver les plages de sables fins. Nous n’avons pas pu en profiter du fait du temps mais aussi car les plages, se situant pour les plus proches du centre, dans des hôtels privés étaient désertiques et peu accueillantes dans l’ambiance fin de saison ! Il semblerait que ces complexes hôteliers accueillent essentiellement des saoudiens riches. Du fait de la guerre, les hôtels ont eu un été assez difficile.

Nous avons rencontré très peu de touristes et étions les seules dans un hôtel que nous avons mis plus d’une heure à trouver grâce notamment à l’aide d’un syrien qui nous a accompagné. Notre balcon donnait sur la mer et sur les travaux de construction de la corniche !

Après ce petit tour sur la côte et les magnifiques couchers du soleil sur la mer, nous reprenons les sacs à dos direction Alep. Nous aimons tellement attendre que nous arrivons à louper le bus à Tartous, nous devons repayer un billet ! Après de nombreuses heures d’attente et de bus, nous arrivons en soirée à Alep, où deux jeunes hommes nous prennent sous leurs ailes et nous accompagnent au Tourist hôtel, l’auberge des français ! Cet hôtel est tenu par des syriens très accueillants parlant le français. Situé dans le centre ville, nous partons en gogette dans Alep : le souk, la citadelle, la mosquée, le quartier chrétien. Nous sommes très sollicités en tant que touristes, autant par les vendeurs du souk que par les habitants et les enfants, curieux de notre présence. Nous croisons beaucoup plus de femmes voilées qu’à Damas, qui nous regardent souvent avec un regard dur, seul élément visible de leur corps.

Nous décidons de tester le train syrien pour revenir à Damas, le voyage a duré 6 heures, en deuxième classe. Ce voyage coûte moins cher qu’en bus, nous permet de profiter du paysage et de traverser des villages dans le désert.

Encore deux jours à Damas avant de partir pour Israël via la Jordanie. Nous profitons de ces jours pour faire des emplettes aux souks, visiter un verrier, aller chez la pédicure ( !), monter au mont Kassoun qui domine la ville. Nous aurions désirées faire la fête avant de partir mais du fait du ramadan, les bars de la vieille ville était vide en soirée. Ce sont donc Amir et Linda qui nous ont accompagné pour cette dernière soirée.

27 octobre 2006

le liban

Nous passons de nuit le Mt Liban et nous dirigeons vers le quartier Badaro de Beyrouth où nous attend l’appartement de l’association Asmae où loge un couple de français qui travaille pour l’association. Ils ont quitté Beyrouth pendant la guerre un mois plus tôt et sont sur le point de revenir. Nous passons notre première soirée downtown près de la place des martyrs où se trouve la grande mosquée construite, tout comme le nouveau centre ville, par Rachid Hariri, assassiné il y a 562 jours au moment de notre arrivée (une horloge l’annonce) . Nous visitons le ‘mausolée’ où se trouvent les cercueils de toutes les personnes décédés lors de l’attentat. Son portrait est affiché partout dans la ville. On peut voir près du port le trou fait par l’attentat et la bâtisse en face qui a été en partie détruite. Les traces sont conservées et surveillées.

Beyrouth est une ville étrange, entre modernisme, renouveau et traces du passé. On aperçoit partout des bâtiments détruits par la guerre civile (1975-1995) au milieu d’immeubles récents. (il semblerait qu’il y ai aussi un problème lié à l’immobilier, aux propriétaires, ce qui bloque les travaux ou destructions). Cette ville présente une grande disparité riche – pauvre. Proche du centre ville se trouvent des quartiers populaires alors que le centre ville est tout neuf, avec des immeubles construits en pierre couleur sable, les avenues portent souvent des noms français (on trouve la place de l’étoile !). Mais de nombreux immeubles semblent inhabités, sauf les rez de chaussée avec des bars et restaurants. Le centre ville fait assez surfait.

Ils sont voisins avec la Syrie mais ces deux pays n’ont rien à voir, le Liban est beaucoup plus développé et semble plus ouvert notamment concernant les femmes. La religion est moins prégnante. La monnaie est assez original : il y a la livre libanaise mais en réalité tout le monde prend le dollar, la libre libanaise, la livre syrienne, l’euro… les monnaies sont mélangés. Ce qui est compliqué pour un touriste qui arrive quand il se retrouve avec toutes sortes de monnaies ! Les libanais font travaillés les syriens comme ouvriers. La dernière guerre a entraîné un retour des syriens en Syrie, ce qui a entraîné une chute d’activité dans leur secteur de travail.

Nous avons visité le camp de réfugiés palestiniens, Chatila. Auparavant nous avons rencontré la directrice de l’association ‘Najdeh’ qui œuvre en faveur des femmes palestiniennes. Cette association soutien le travail de femmes au sein du camp. Ce camp ressemble à un bidonville avec de minuscules ruelles, des branchements électriques partout, des points d’eau. Des enfants circulent partout et sont accueillis dans différents lieux : l’école de l’Unrwa, des associations qui offrent des activités, des salles informatiques… Durant la guerre, notamment en 1982, ce camp a souffert et les réfugiés y ont vécu un massacre ‘connu’, « sabra et chatila ». Les palestiniens ici ont peu de droits, pas de carte d’identité… Aux extrémités du camp s’installent d’autres familles pauvres, peut-être cherchent elles à avoir aussi accès aux services sociaux et médicaux du camp ?

20 octobre 2006

la syrie

Un voyage long s’annonce pour atteindre la Syrie. De Kos, nous rejoignons Bodrum en 30 minutes. Nous voilà sur la terre turque. Cette ville pleine de tourisme et avec peu de charmes au premier abord ne nous attire pas, nous atteignons rapidement la station de bus et partons direction Antakya deux heures plus tard. Vingt heures de bus devant nous après une nuit blanche, un enchantement ! Et là une aventure nous attend, comme beaucoup de touristes nous avons été bien naïves ! Arrivées à Antakya, au lieu de prendre le bus pour Damas comme nous aurions du, un vendeur à la sauvette nous attrape avant la station de bus et nous propose de s’occuper de nous prendre nos billets. Nous voilà parti pour une aventure sans retour, l’argent étant donné ! Il nous met dans un taxi en nous disant ‘c’est bon, il n’y a pas de bus tout de suite donc il vous amène et vous fait passer la frontière’. Nous comprenons bien que nous n’atteindrons pas Damas avec le taxi ! Trop tard, le taxi nous dépose donc à Lattaquié, sur la côte, de là nous trouvons enfin un bus pour Damas ! Au moins nous avons passé tranquillement et rapidement la frontière syrienne !

Linda, une amie syrienne de Christella, vient nous chercher à la station de bus et nous amène chez ses parents. Heureuses d’être arrivée mais crevées nous passons notre première soirée dans un bar où Linda nous fait rencontrer des amis à elle qui parlent français et sont donc ravis de rencontrer des françaises !

Christella a rendez vous à Damas, dit Cham en arabe, avec Hocine. Il est dans la région pour une semaine. Nous nous promenons dans Damas, la citadelle et les souks. Contrairement aux idées reçues, nous pouvons visiter en tant que femmes sans problèmes, les hommes nous accostent peu, et le fait de ne pas porter le voile ne gène pas. Par contre nous arrivons dans les pays arabes en plein mois de ramadan. Les souks sont très calmes par rapport à d’habitude semble-t-il, vers 17 heures, avant la fin du jeûne, la route est dangereuse, les gens se pressent pour rentrer chez eux, au moment de la fin de jeûne (ftur), à l’heure de la prière, la ville est déserte puis vers 18 heures, la vie reprend très vite, les rues se remplissent dans une ambiance de fête. Au moment du Ftur, les gens s’invitent à manger et partagent leur nourriture. Il est difficile de refuser lorsque l’on est invité à manger dans une boutique ou un bar.

Hocine devant rentrer travailler au Liban, il nous propose de venir quelques jours avec lui. Nous voilà parties, Christella, Linda et moi vers Beyrouth. Il faut prendre un taxi collectif, vieille grande voiture américaine avec deux places à côté du chauffeur. Le trajet prend environ 3 heures en comptant le passage à la frontière, qui se fait sans encombre.

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